Cyber Ruins

Dans le monde du graffiti, certaines œuvres se fondent dans l’environnement. D’autres, comme celle de Rest4 et Stek, le transcendent. Ces deux artistes du collectif OVB ont investi un bâtiment industriel abandonné pour une fresque où le décor joue un rôle central. Machines rouillées, câbles pendants et murs délabrés deviennent des éléments d’une mise en scène visuelle, où la peinture dialogue avec les vestiges du passé.

Le lettrage énergique de Stek, dans un style wildstyle acéré et dynamique, s’impose en violet profond, rehaussé d’effets métalliques et de reflets bleutés. À ses côtés, la figure cybernétique de Rest4 semble tout droit sortie d’un univers de science-fiction, fusionnant avec l’architecture en ruine. L’ensemble donne l’impression que la fresque émerge du mur, comme si elle avait toujours été là.

Mais cette performance artistique n’a pas été un long fleuve tranquille. Si l’intérieur du bâtiment offrait une protection relative, la météo a ajouté son grain de sel. La pluie, s’infiltrant à travers un toit troué, a transformé le sol en un véritable bourbier. Chaque pas devenait une épreuve, et un mantra s’est imposé durant ces deux jours de création : “Ne pas tomber dans l’eau, ne pas tomber dans l’eau…”

Un défi physique autant qu’artistique, où la contrainte devient une partie du processus. Le résultat ? Une fresque qui s’inscrit dans son environnement avec une puissance brute, un équilibre parfait entre chaos et maîtrise.

Une immersion totale dans l’urbex et le graffiti. OVB frappe encore.